(n.f.)
Définition poétique :
Perception de la beauté comme une force affective immédiate. La kallistésie, c’est la sensibilité à la beauté humaine (ou vivante), qui bouleverse au point de la confondre avec l’amour. C’est l’éblouissement premier, l’émotion qui fait vaciller la frontière entre esthétique et affect.
Définition courte :
Émotion d’amour née d’une beauté perçue.
Étymologie :
Du grec kallos (beauté) + aisthesis (perception, sensation).
Haïku :
Dans l’éclat des dents,
je crois voir naître un amour —
c’était un sourire.
Exemple :
« Sa kallistésie l’avait souvent trompé : un sourire devenait passion, un éclat de rire devenait promesse. »

🔍 Analyse poétique — La beauté comme force d’affection
La kallistésie nomme un trouble si ancien qu’on ne l’avait jamais vraiment défini.
C’est ce moment où le regard s’arrête — non pas pour juger, mais parce qu’il a été touché.
Une lumière, un sourire, un timbre de voix suffisent à créer une vibration si pure qu’elle devient déjà un commencement d’amour.
Avant la pensée, avant la parole, quelque chose en nous reconnaît la beauté et veut s’y abriter.
Mais la kallistésie est trompeuse : elle confond parfois la forme et la présence, l’apparence et l’âme.
Elle est l’éblouissement premier, cette erreur merveilleuse où l’on croit aimer alors qu’on perçoit simplement la vie dans toute sa clarté.
C’est une émotion fondatrice, parce qu’elle prouve que le beau est un affect — non une idée.
Dans un monde saturé d’images, la kallistésie rappelle que la beauté véritable ne se consomme pas :
elle s’éprouve.
Elle naît de la résonance, du frémissement intérieur, du choc tendre entre le visible et le sensible.
Elle ne demande ni effort, ni culture, ni justification : seulement une disponibilité du cœur.
La kallistésie n’est donc pas une esthétique, mais une manière d’aimer le monde — à la vitesse d’un battement de cil