(n.f. poétique)
Définition poétique :
État d’un dogme figé, appliqué comme s’il était éternel, alors qu’il appartient à un autre temps.
La dogmachronie, c’est la fracture entre la fluidité du présent et l’immobilité d’un texte ou d’une croyance.
Définition courte :
Un dogme en décalage avec l’époque.
Étymologie :
dogma (grec : opinion arrêtée, décret) + anachronie (hors du temps).
Haïku :
Le sable s’écoule,
mais la pierre reste close —
dogmachronie.
🎬 Making off
Quand j’ai créé Dogmachronie, je pensais à cette tension entre le texte et le temps.
Il y a des mots qui ont été écrits pour un monde disparu, et qu’on continue d’appliquer comme s’ils étaient éternels.
Des paroles taillées pour un désert, qu’on récite aujourd’hui au milieu des gratte-ciel.
Ce n’est pas une question de religion, mais de rigidité.
Quand une idée refuse d’évoluer, elle devient pierre.
Et plus on s’y accroche, plus elle bloque le passage du sable — du vivant.
Dans l’image, Moïse symbolise cette fidélité impossible : il reste debout avec ses tables, face à un monde qui ne parle plus sa langue.
Les gens dans les vaisseaux le regardent sans haine, juste avec ce mélange d’étonnement et d’incompréhension qu’on a devant une idée hors du temps.
La Dogmachronie, c’est ça : le moment où la foi, la morale ou la pensée se fissurent parce qu’elles refusent de respirer avec le présent.