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À celui qui croit que je triche

Tu m’as dit : « Tu ne joues pas d’un vrai instrument. »

Tu m’as dit : « Tu n’écris pas tes articles. »

Et j’ai souri. Parce qu’au fond, ce que tu appelles « vrai », c’est juste ce que tu connais déjà.

Chaque instrument a été un jour suspect.

Le piano a remplacé le clavecin,

la guitare électrique l’acoustique,

la boîte à rythmes les batteurs,

les platines les orchestres,

les beatmakers les guitaristes de rock,

et chaque fois, les anciens criaient :

« Ce n’est pas de la vraie musique ! »

On a dit que le rap n’était pas de la musique.

On a dit que l’autotune n’était pas du chant.

On a dit que l’ordinateur tuait la créativité.

Et pourtant, ces mêmes “faux” sons ont fini par écrire l’histoire.

Moi, j’ai choisi d’explorer une autre corde :

une corde invisible, numérique,

qui résonne autrement.

Ce n’est pas moins réel,

c’est juste différent.

Et puis écrire… Qu’est-ce que ça veut dire, écrire ?

Est-ce seulement tenir un stylo ?

Ou faire naître une idée,

choisir un mot,

décider d’un ton ?

Quand j’utilise une IA, je n’efface pas ma voix —

je la multiplie.

Elle est mon crayon, pas mon cerveau.

Toi, tu regardes l’outil.

Moi, je regarde la musique qui en sort.

Et je crois que c’est ça, le vrai instrument :

celui qui permet à ton souffle intérieur

de se transformer en son, en texte, en vie.

Alors oui, peut-être que je n’écris pas « comme avant ».

Mais je t’assure d’une chose :

chaque mot, chaque note, chaque image…

c’est bien moi qui les appelle.